Ce n'est pas la première fois que Janet intervient pour parler de la Sclérose en Plaques. L'année dernière déjà, elle avait peint sur mon visage quelques symptômes invisibles.
Amie illustratrice, artiste engagée, son univers s'équilibre entre douceur et trash, souvent pour parler de souffrance et de désespoir. Entre jeunes pousses et larmes acides, elle sème sur son passage toutes formes d'yeux, interrogeant la portée des regards extérieurs qu'ils soient aveugles ou inquisiteurs.
"Vous ne voyez pas" ma diplopie, mes tremblements et mes lésions !
Alors avec ses feutres blanc, noir et rouge sang, elle dessine... sur les pages arrachées des magazines ou sur les photos qu'elle trouve belles. Sur ces images qui la secouent ou la font rêver, parce qu'elles nous éloignent de la vraie vie, de la lourdeur des corps qui nous encombrent, mais aussi parce qu'elles mettent en scène des espaces qui lui permettent de s'exprimer.
Nostalgie du temps qui passe, tristesse de ne pas avoir ce que l'on souhaite, dépression, anorexie. Janet entre dans les photos qui se montrent à elle autant qu'elle souhaiterait sortir de sa tête. Elle multiplie les yeux sur les visages, les fait pousser comme une signalétique qui la guiderait vers les âmes, porte d'entrée pour aller vers les autres, ou sortie de secours de ses propres pensées.
Qu'on ait le cœur dans l'estomac, l'âme qui crie à l'aide, des fantômes qui s'échappent de nos soupirs ou une boule de feu dans la gorge, Janet nous conte les fêlures qui se cachent derrière des photos trop léchées pour n'avoir que ça à raconter.
Dans un style flippant et tape à l’œil, elle prête aujourd'hui sa voix à la Journée Mondiale de la Sclérose En Plaques. Objectif : Être vu !
Toujours pleine de questions et d’intérêt pour les autres, elle sait défendre une cause, quitte à faire croire aux monstres de la colère pour nous préserver de l'ignorance des autres.
Merci à Toi.
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