À propos
SEPARICI LASORTIE
de
Nos corps se moquent de nos certitudes. Une vie bascule à l’annonce d’un diagnostic médical qui résonne comme une condamnation, tombé du ciel, comme une chiure d’oiseau sur l'épaule. Ce corps, parmi tant d’autres, pliera sous le poids de la dégénérescence nous dit-on. Le temps s’arrête pour laisser décanter le traumatisme, un instant ou toute une vie. Nos soupirs décolleront la poussière, et le ménage devra être fait. Nous essuierons nos peines et nos prières toutes liquéfiées. Nous retrousserons nos manches. Nous ne serons plus, désormais, ce que nous voulons mais ce que nous pourrons. Et nous pourrions être surpris des possibles. Alors, nous réapprendrons, tant bien que mal, à nous risquer de nouveau à nous-même. Nous nous réessaierons aux autres, et à cette vie qui nous a mise K.O au premier round. Sans rancune, nous aiguiserons tout de même ce qu’il nous reste de sensations et de bon sens pour trancher le destin et y insérer quelques moments de joie. Quelques moments d’éternité, si nous faisons les bons choix. Et qui sait, à trop vouloir vivre nous pourrions finir par exister.
"La crudité de nos âmes blessées fera de nous des poètes, cueilleurs de lumière et d’idées nouvelles. Nous célébrerons la Bâtards-Cité, forte de nos différences et de nos cœurs émérites. L’avenir s’allègera des lendemains qui ne comptent pas, et nous reprendrons goût aux présents inespérés."
Issue des métiers d’arts, artisanat et beaux-arts, Separici Lasortie est multidisciplinaire. Cachée derrière un pseudo qui révèle sa volonté de s’en sortir, elle observe et décortique tout ce qu’elle peut sur sa route depuis un diagnostic de maladie auto-immune neurodégénérative, la sclérose en plaques. Elle expose ses symptômes, ses pensées, ses révoltes et ses craintes, en des œuvres qui balisent ses épreuves. Pour ne pas oublier, et pour mesurer une évolution qu’elle espère la plus positive possible. Comprendre comment on entre en maladie pour essayer d’en sortir, c’est poser sur la table une vie entière. Reconquérir son corps demande de savoir prendre un peu de recul, pour le voir et l’écouter d’abord. Puis pourquoi ne pas essayer de faire la paix.